Ce dimanche, à bientôt 50 ans, j’ai pour la première fois de ma vie pris le Bac de Loire entre Couëron et le Pellerin.
Coincé par les voitures voisines, je n’ai pas eu le loisir de m’extraire de mon véhicule pour profiter du paysage durant les quelques minutes de la traversée.
Qu’importe. Mes autres sens m’ont fait apprécier une chose toute aussi exceptionnelle.
Tout d’abord la vibration, rapidement suivie du grondement des moteurs qui montent en régime pour réussir à arracher le bac de la cale.
Je me suis alors demandé si les autres passagers mesuraient bien l’exploit que représente cette si brève traversée gratuite.
Chargé d’une quarantaine de véhicules, le bac doit déplacer plus de 350 tonnes quel que soit le débit de la Loire. Ici soumise à l’influence et à la puissance des marées.
Et cela toutes les 20 minutes durant 14 heures d’affilée, 364 jours par an.
Sans être ingénieur ni mécanicien, je pressens le poids de ces contraintes en termes d’usure, de maintenance et de fiabilité.
Il y a des exploits invisibles dans notre quotidien.
Et de nombreuses personnes qui les conçoivent, les entretiennent ou les pilotent.
Bravo aux chantiers Merré.