Un article à consommer avec modération, comme toutes les boissons alcoolisées.
Les méthodes centenaires peuvent inspirer les réussites commerciales d’aujourd’hui. Si vous êtes amateur de bières, l’intrigante appellation IPA a certainement attiré votre attention ces dernières années. Derrière ces trois lettres se cache « India Pale Ale » une appellation intimement liée à l’histoire de l’économie britannique.
Les Pale Ale désignent au début du XVIIIe siècle des bières plus claires que leurs contemporaines. Parmi les causes, se trouve l’utilisation du coke pour le touraillage (la torréfaction) d’une partie du malt. Avec ces malts moins « fumé » que ceux séchés en brûlant des matières organiques, ces bières gagnent en clarté.
Le coke est un produit emblématique de la Révolution Industrielle qui naît alors au Royaume-Uni. En quelques décennies, c’est toute l’économie insulaire, y compris le domaine de la Brasserie, qui entre de plain-pied dans l’économie moderne.
L’essor économique s’accompagne aussi du développement colonial. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la Compagnie Britannique des Indes Orientales -entreprise privée- assoit sa domination sur l’Inde. Elle y exporte des marchandises produites au Royaume-Uni dont la bière.
Différentes sociétés écoulent ainsi une partie de leur production de Pale Ale mais aussi d’autres types de bières. Progressivement, la recommandation de houblonner plus fortement les breuvages pour une meilleure conservation sous les climats chauds de l’Inde s’impose parmi les exportateurs de Pale Ale. Et c’est ainsi que naît vers 1840 l’appellation India Pale Ale.
Les IPA connaissent un certain succès tant au Royaume-Uni que dans l’Empire Britannique avant que l’appellation et même la production deviennent plus confidentielles. C’est le renouveau des brasseries artisanales dans les années 1980 qui remet sur le devant de la scène les India Pale Ales. Leur nouvelle renommée gagne dans les années 2010 le Vieux Continent où brasseurs industriels et microbrasseries élaborent leurs IPA toujours très appréciées des amateurs de bière.
Nous remercions Sylvain du bar Le 100P’, dédié aux bières artisanales de Loire-Atlantique, qui nous a soufflé l’idée de ce billet.